Découvrez - ou redécouvrez - l’histoire de la marque Paraboot : sur fond d’histoire industrielle française, une formidable aventure humaine, faite de rencontres avec des hommes et des femmes extraordinaires ; la saga d’une famille qui a lié son destin depuis maintenant 4 générations à celui de l’entreprise... Bon voyage au cœur d’un univers préservé, où se mêlent traditions, audace et innovation !

1908

Fin du 19è siècle. Tout commence à Izeaux, petit village aux pieds des Alpes… Rémy-Alexis Richard, né en 1878, dans une famille de modestes paysans, devient ouvrier-coupeur chez Chevron, l’un des 20 ateliers de chaussures, animant le village isérois. Ces ateliers récoltent les commandes de donneurs d’ordre « de la ville », achètent le cuir, le découpent, et font assembler les morceaux par les familles de paysans, des collines alentour, à domicile, avant de les fixer (clouer ou coudre) sur des semelles en bois ou en cuir selon le produit voulu.

Il se rend alors vite compte que ces donneurs d’ordre des grandes villes gagnent plus d'argent que son propre patron, et il décide de tenter sa chance ; il monte à Paris avec les dessins de ses propres modèles pour les vendre, en tant qu’« agent de fabrique ». Et cela fonctionne ! Il fera fabriquer « ses » premières chaussures, qu’il a vendu aux grands clients de Paris, par les ateliers d’Izeaux, dont celui qu’il vient de quitter. En 1908, il commencera à embaucher son propre personnel.

1910

Par l’entremise d’un autre agent, qui l’a pris sous son aile, Rémy rencontre son destin sous les traits de Juliette Pontvert, fille d’un riche notaire de la Sarthe. Il l’épouse en 1910, et crée la société Richard-Pontvert : le marié apporte son savoir-faire, ses dessins et son matériel ; la mariée, l’argent de sa dot en capital. Rémy lance la marque « Chaussures Extra » et une collection de fines chaussures haut de gamme.

Renvoyé du front, où il a été blessé, il est chargé de réparer les chaussures, les harnais et autres matériels de l’armée. A l’issue du conflit, il reprend son activité avec un certain succès. Son sens commercial fait merveille. Il loue puis achète un local-dépôt à coté des Halles de Paris, pour être plus proche de ses clients, grands magasins, et aussi petites boutiques que fréquentent les bouchers, poissonniers et primeurs des Halles. En 1920, il achète sa première usine à Izeaux, pour mieux maîtriser la fabrication, tant des chaussures sophistiquées à semelles cuir que des brodequins de travail à semelles bois, ou cuir mais cloutés. Pour ces dernières, il dépose, en 1922, la marque Galibier.

1926

Paris, Londres, Amsterdam... Rémy Richard a le goût du voyage et des expositions commerciales, où il collectionne les médailles.

En 1926, il prend le bateau pour les Etats-Unis sans parler un mot d’anglais. Attentif aux innovations, il découvre, aux pieds des américains, les « boots » en caoutchouc, et surtout les vertus de cette matière, toute nouvelle, indifféremment appelée latex, hévéa ou gomme. C'est pour lui une révélation. Il rapporte donc cette matière, et sa technique à Tullins Fures, petite ville proche d’Izeaux, où il vient d’acheter un nouveau bâtiment d’usine.

Commence alors la fabrication de bottes et de boots garanties imperméables avec des « feuilles » de latex posées à la main, sur des embauchoirs en bois et vulcanisées dans des étuves.

Il n’est pourtant pas novateur, puisque en 1853 l’anglais Hiram Hutchinson avait déjà créé en France, une usine de bottes en caoutchouc, ancêtre du groupe Aigle, après avoir racheté les brevets de Charles Goodyear, l’inventeur de la vulcanisation, et le père de Charles junior qui mettra au point la machine à coudre, qui garde son nom.

En revanche, il invente les semelles de montagne, onze ans avant Vitale Bramani, le créateur des fameuses semelles de montagne « Vibram ». L’Histoire aime à croiser les destins !

Puis l’idée lui vient d’utiliser ce caoutchouc pour remplacer les semelles de bois si peu chères, mais si peu confortables, et ... si peu durables ?

Manque la technique ; pour ce qu’il connaît, les dessus de cuir des chaussures (tiges) sont soit cloués aux semelles de bois, soit cousus aux semelles de cuir. Impossible avec des semelles en caoutchouc.

Il met donc au point un système de fine semelle de gomme, qui peut être cousu à la tige et ensuite collé avec du latex liquide sur une semelle plus épaisse également en gomme.

Reste le problème de la vulcanisation ; une vieille presse à huile de noix (autre spécialité locale) permettra de cuire, donc vulcaniser, ces semelles dans des moules en acier

1927

Rémy Richard dépose le nom Paraboot en 1927, assemblage de « Para », un port d’Amazonie, d’où est exporté le latex, et « boot », la curieuse chaussure, qu’il a découvert aux Etats Unis.

Rien à voir donc avec une quelconque marque créée pour un marketing à la mode anglo-saxonne. La technique et le style Paraboot sont nés !

Pourtant Rémy continue à fabriquer, sous la marque Extra, des chaussures sophistiquées, à fine semelle cuir, pour les moquettes les plus moelleuses. Etrange dualité qui perdure.

Rémy restera un personnage mythique, autodidacte de bon sens, sorti d’aucune école si ce n’est celle de la vie, qui aura toujours eu un œil ouvert sur le monde extérieur, et, malgré ses origines très modestes, n’aura pas hésité à louer le Lido pour présenter ses collections, à se faire photographier chez Harcourt, à porter l’habit ou à convier le Président de la République pour une démonstration de « l’homme flottant » traversant la Seine, revêtu d’une combinaison en caoutchouc, sa dernière invention un peu farfelue si il en est et restée sans lendemain.

1946

Julien, le fils de Rémy Richard, entre dans la société en 1937, il a 20 ans. La succession n’est pas simple derrière un père aussi entier, et qui a si bien réussi. Son enfance s’est passée loin de ses parents, dans diverses pensions, dont il ne retirera qu’un certificat d’études.

La drôle de guerre, puis l’occupation mettent évidemment la production au ralenti faute de matières premières. On revient aux semelles bois et aux expédients. Les ouvriers alternent le travail en atelier, et la culture de champs loués pour l’occasion, dont le produit est redistribué.

La libération, la soif de retrouver tout ce qui a manqué, relance évidemment les usines, mais les conditions ont changé. La guerre a dopé la chimie. Les matières synthétiques apparaissent mais aussi les colles qui vont changer les modes d‘assemblage.

De nouvelles usines de chaussures se créent, qui adoptent tout de suite les semelles en plastique, simplement collées à des tiges plus légères, fabrication plus simple, avec des ouvriers moins qualifiés (et moins payés), donnant donc des chaussures moins durables et moins chères, convenant mieux à une clientèle, qui veut consommer après avoir tant manqué.

Julien, le fils de Rémy Richard, entre dans la société en 1937, il a 20 ans. La succession n’est pas simple derrière un père aussi entier, et qui a si bien réussi. Son enfance s’est passée loin de ses parents, dans diverses pensions, dont il ne retirera qu’un certificat d’études.

La drôle de guerre, puis l’occupation mettent évidemment la production au ralenti faute de matières premières. On revient aux semelles bois et aux expédients. Les ouvriers alternent le travail en atelier, et la culture de champs loués pour l’occasion, dont le produit est redistribué.

La libération, la soif de retrouver tout ce qui a manqué, relance évidemment les usines, mais les conditions ont changé. La guerre a dopé la chimie. Les matières synthétiques apparaissent mais aussi les colles qui vont changer les modes d‘assemblage.

De nouvelles usines de chaussures se créent, qui adoptent tout de suite les semelles en plastique, simplement collées à des tiges plus légères, fabrication plus simple, avec des ouvriers moins qualifiés (et moins payés), donnant donc des chaussures moins durables et moins chères, convenant mieux à une clientèle, qui veut consommer après avoir tant manqué.

1960

Julien Richard doit trouver d’autres débouchés, partout où l’on peut avoir besoin de chaussures techniques, spécifiques, et pourquoi pas dans les loisirs sportifs, qui se développent.

La marque Galibier, désormais, détrônée par Paraboot pour les chaussures utilitaires, devient l’illustration des premières chaussures de ski, d’après-ski et de montagne.

Julien découvre cet univers magique, composé de personnalités fortes et sincères. Chez lui se côtoient les plus grands alpinistes français : Herzog, Mazeaud, Terray, Desmaison, Pollet-Villard, Royal Robbins...

Il oriente la production vers la montagne, l’escalade et la varappe, et délaisse le ski devenu trop « marketing ». En quelques années, la marque Galibier devient leader de la chaussure technique en France et à l’étranger. Richard-Pontvert s’ouvre à l’export, Japon, USA, Italie partout où il y a des grimpeurs. C’est elle qui anime les usines et non plus Paraboot.

1970

Si le ski a été rapidement abandonné, d’autres activités seront abordées, d’autres personnalités hors du commun rencontrées et séduites : en 1970, Gil Delamare et Colette Duval, les fiancés du ciel, seront à l’origine des modèles spéciaux pour l’équipe de France de parachutisme, championne du monde. Puis il y aura Paul-Emile Victor et ses bottes spéciales Terre Adélie en 1971, Haroun Tazieff pour escalader les volcans, Jean-Louis Turcat, aux commandes du Concorde et de l’Airbus, à qui l’on doit un modèle qui équipe toujours les pilotes de Mirage. Moto, équitation, ski de randonnée… suivent. L’entreprise Richard-Pontvert fabrique toutes sortes de chaussures techniques et crée même une usine de patins à glace Alviera, en 1972.

L’entreprise compte alors 650 employés.

1980

Conscient qu’il avait été un homme de produit et de contact, mais pas un homme de gestion, peu intéressé par les bénéfices, ni autres ratios financiers, Julien fait appel, en 1973, à son fils Michel, lui le diplômé, qui pantoufle dans une multinationale, pour rationaliser une entreprise qui s’est laissée prendre au piège des trente glorieuses, de l’expansion trop rapide, de l’inflation galopante et du crédit facile.

Car les temps ont encore changé et les premiers chocs pétroliers sont passés par là. La rigueur est de mise, les rapports sociaux et bancaires doivent respecter des normes strictes, syndicats et banquiers ne sont plus si affables.

Julien totalement écœuré par l’attitude des banques, passe les rênes à son fils, fin 1979, pour lui laisser le champ libre. Le jour même, il quitte son bureau, où il ne reviendra jamais.

Michel, qui depuis 6 ans, essaie de réduire l’activité aux seuls marchés « rentables », diminuer les charges de personnel, tout en améliorant la productivité, généraliser l’informatique, rationaliser les programmes de fabrication, diminuer les coûts, sans augmenter les prix, rêve de pouvoir redresser le déséquilibre périlleux du bilan, totalement financé par les banques.

Mais à l’aube des années 80, la petite manufacture de chaussures, qui réalise 45% de son chiffre d’affaires à l’export, subit de plein fouet l’effondrement du dollar et du yen, et la perte de ses plus gros clients, pire ceux-ci ne peuvent plus payer leurs factures en cours.

L’arrivée concomitante de l’alternance socialiste amène des tensions sociales, jusqu'alors inconnues et les banques même nationalisées, se détournent définitivement de ces industries de main d’œuvre, jugées trop risquées.

La situation est devenue ingérable. Dès 1981, les banques exigent d’être remboursées de leurs encours, la direction du Trésor les bloque, car elle ne veut pas de casse sociale, mais la direction du Travail refuse licenciements et préretraites.

Face à cette impasse, après deux ans de chaos, Michel provoque le dépôt de bilan fin 1983.

Les préretraites sont aussitôt accordées, le syndicat et le Tribunal de commerce exigent les licenciements.

1983

Tout en négociant avec le Tribunal de Commerce, Michel Richard, qui parle italien, à force de chercher du matériel plus performant, et surtout de comprendre les méthodes de ses concurrents italiens les plus redoutables, finit par rencontrer et négocier un accord avec « WP lavori in corso », un distributeur italien de vêtements de mode.

Les stylistes italiens ont décrété que l’homme devait changer d’apparence : fini le costume sombre, la chemise-cravate et les mocassins noirs à fine semelle. Place à la veste en tweed, au pantalon de velours et au pull à col roulé. Ne leur manque qu’une chaussure matérielle à grosse semelle, et alors qu’ils ont tout sur place, ils viennent chercher le modèle Michael de Paraboot. Et cette mode fonctionne, les commandes affluent, le plan de charge est assuré. Les fournisseurs historiques, épargnés lors du dépôt suivent ! Paraboot travaille, en effet, avec les mêmes tanneries, depuis plusieurs générations, des fournisseurs qui sont avant tout des amis, partageant la même passion du métier et une confiance mutuelle...

Les clients français sont toujours là, et ils auront raison, car deux ans plus tard cette mode italienne passera en France, leur apportant une activité supplémentaire inattendue.

Restait à remettre tout le reste à plat : le personnel traumatisé, lâché par les syndicats et les politiques, fait confiance au jeune patron et adhère à ses nouvelles règles. Le contrôle de gestion s’affine, l’informatique gagne tous les services. La productivité augmente, les salaires aussi.

Le banquier ne comptabilise plus que les entrées et sorties.

1988

Si en 1987, Michel Richard obtient un plan de remboursement concordataire qu’il mènera à son terme, il est bien conscient que la mode est éphémère et sa chute brutale. Il faut préparer la suite. Il joue son va-tout en refusant de vendre à ses trop nombreux clients, les seuls modèles phares, qui se vendent sans effort. Il impose des commandes plus globales, et représentatives de l’évolution de la gamme. Si le chiffre d’affaires qui avait doublé, s’écroule de 40% pendant un temps, la stratégie s’avère payante ! Les collections se veulent dorénavant plus citadines, fabriquées selon les règles ancestrales des bottiers, à partir des matières les plus nobles. Le positionnement est haut de gamme, sans être luxe. Paraboot se diversifie aussi en créant une véritable collection Femme, qui n’est plus la simple déclinaison de la collection Homme.

Avec l’aide d’une banque d’investissement, qui monte au capital, Paraboot s’offre l’ébauche de son propre circuit de distribution ! Les premières boutiques en nom propre ouvrent à Paris, Lyon et Nice en 1987.

Les soucis financiers sont oubliés, mais ils auront installé une grande méfiance du crédit.

2000

Avec l’arrivée de Marc-Antoine à la Production, et Clémentine aux Collections, en 2000, Paraboot en est à sa quatrième génération. Une histoire de famille qui a su rester fidèle à la vision d’origine de Rémy Richard, son fondateur, et tient à pérenniser l’entreprise et la marque Paraboot.

Depuis 2004, la famille Richard contrôle à nouveau l'intégralité du capital.

2008

Cent ans d’une aventure industrielle et commerciale exceptionnelle, cent bougies pour célébrer l’esprit d’initiative, l’engagement et le talent d’une famille dont l’histoire se confond avec celle de la marque. Quatre générations ont guidé Paraboot tout au long d’une histoire faite de constants renouvellements tout en gardant toujours le cap. A l’origine comme aujourd’hui, les idées directives sont innovation, savoir-faire artisanal et travail de qualité.

2012

Toujours installée à Izeaux, en Isère, la maison Paraboot est devenue l’un des derniers emblèmes du « Fabriqué en France » et de la « chaussure cousue » dans le monde de la chaussure.

Déjà présente aux quatre coins du monde, avec ses boutiques ouvertes ; Anvers (Belgique) en 1994, Tokyo (Japon) en 2001, Bruxelles (Belgique) en 2003, Pékin et Sanya (Chine) en 2012, Paraboot est devenue une référence mondiale.

Son signe particulier ? Combiner avec talent et humilité, ce savoir-faire traditionnel mais moderne aux aspirations des hommes et des femmes d’aujourd’hui, amoureux de beaux produits !

Et la belle histoire ne s’arrêtera pas là...

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